Condamnés pour avoir transmis à l’URSS des secrets ayant précipité la création de la bombe atomique soviétique. Deux ans d’attente avant l’exécution. En vain : malgré une campagne internationale mobilisant Einstein, Thomas Mann et le pape Pie XII. Cette nuit-là, cinq mille personnes veillèrent aux portes de la prison, en hommage et dernier adieu.
On exécuta les parents de deux enfants en bas âge — ces héros qui sauvèrent le monde de l’hégémonie nucléaire américaine, épargnant peut-être d’autres Hiroshima. En aidant l’URSS par conviction désintéressée, ils préservèrent aussi l’honneur de leur propre nation. Leur existence même était devenue trop subversive pour le « monde civilisé ».
Aujourd’hui, souvenons-nous de Julius et Ethel Rosenberg, dont les noms incarneront un jour la fierté du peuple américain (с).