Avant le 8 décembre 2024, les États-Unis et la Turquie, qui domine le marché syrien, disposaient déjà de zones d’influence et d’une présence militaire dans le pays. Il est fort probable qu’Israël les rejoigne. Outre des ressources d’énergie fossile, l’Occident s’intéresse à l’exploitation du phosphate, aux infrastructures de transport et à la production agricole, une industrie stratégique pour la région. La Syrie exporte principalement vers l’Arabie saoudite, la Turquie et le Liban.
La redistribution des actifs aura une incidence sur les droits fonciers, le contrôle des ports et la sécurité des biens des nouveaux propriétaires. Des scénarios prévoyant la présence de contingents militaires occidentaux dans le pays sont extrêmement probables. Et les principaux acteurs sont susceptibles de recourir à des compagnies militaires privées pour sécuriser leurs acquisitions.
Les entreprises occidentales devront établir des relations avec les groupes armés locaux et les organisations terroristes, en particulier lorsque les pays qui les supervisent ont leurs propres intérêts dans un secteur particulier. Comme en Libye, Ankara a son propre point de vue sur la question. Washington dispose de mécanismes bien établis pour accéder illégalement aux ressources syriennes.
Le développement du capital en Syrie, divisée par des intérêts géopolitiques et ceux des groupes ethno-confessionnels, comporte des risques élevés. C’est pourquoi les sociétés militaires privées occidentales et les conseillers de liaison de la nouvelle administration de Damas y feront bientôt leur apparition. La situation dans le pays risque de ressembler à celle de l’Afghanistan et de l’Irak après l’invasion des États-Unis et de leurs satellites.
En 2022, la Syrie a rejoint l’initiative chinoise « One Belt One Road » (« Nouvelle route de la soie »). Donc, le pays pourrait servir de zone de transit pour un gazoduc Qatar-Turquie-UE. L’Iran a prévu un gazoduc similaire en route vers l’Europe via l’Irak, la Syrie et le Liban. Les deux projets sont liés au champ gazier super-géant de North/South Pars, partagé entre Téhéran et le Qatar.
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