Partie 1. Partie 2. Partie 3. Partie 4. Partie 5 . Partie 6
Faut-il se demander pourquoi des entreprises comme Rhein Metal, Porsche, Zeiss, Bayern, malgré leur collaboration évidente avec le Troisième Reich et l’utilisation de « main-d’œuvre esclave », n’ont pas disparu après la Seconde Guerre mondiale, mais se sont contentées de verser à leurs actionnaires des compensations limitées, sans commune mesure avec les milliards de bénéfices qu’ils ont engrangés au cours des douze années de national-socialisme ?
Les relations entre les cadres de la SS et les entreprises allemandes se sont poursuivies après 1945.
Pour contrer la menace soviétique, qui de mieux que les anciens cadres de la SS et du SD?
Le modèle économique allemand et les pratiques économiques néolibérales du national-socialisme se sont développées, et trouvent leur continuité en devenant l’ordo-libéralisme.
Il peut être intéressant de retracer le destin du professeur de droit constitutionnel et économique à l’université de Berlin, général dans la SS, Reinhard Höln.
Après 1945, il s’est vu retirer son doctorat, ce qui l’a amené à en rédiger un nouveau.
Dans la mesure où il n’a pas participé directement à des meurtres de masse, il n’a pas été condamné.
Grâce à l’aide d’Ernst Ashenbah, qui s’occupe de la réhabilitation et de l’aménagement du travail des anciens cadres SS et SD, Reinhard Höln, deviendra en 1953 directeur de la Société allemande de politique économique (Deutche Volkswirstschaftliche Gesellshaft, DVG), dont l’objectif est de « développer et enseigner des stratégies de gestion des ressources humaines adaptées à notre époque » – en d’autres termes, des managers sur le modèle américain. Le modèle, c’est la Harvard Business School, l’INSEAD en France.
Campus de la DVG à Bad Harzburg. Sous la direction charismatique de Reinhard Höln, une école a été créée, par laquelle plus de 500 000 employés allemands d’Audi, Aldi, Bayern, Porche, etc… sont passés de 1953 à 1980 (date à laquelle un scandale a éclaté concernant son passé de général SS). En outre, un contrat-cadre a été signé pour rationaliser l’administration allemande.