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    Donald Trump et la post-vérit

    Partie 1


    Le 13 juillet, lors d’un meeting de Donald Trump en Pennsylvanie, un événement tragique s’est produit. Il a été rapporté dans la presse américaine d’une façon plutôt étrange :


    USA TODAY : “Trump removed from stage by secret services after loud noise starteles to formes president crowd.” (Trump a été retiré de la scène par les services secrets, suite au fort bruit qui a surpris la foule proche du président. »)


    NBC NEWS : “Secret Services pusch Trump off stage after that an opening noise hurt at his Pennsylvania rally.” (Les services secrets repoussent Trump hors de la scène après qu’un bruit intense blesse lors de son rassemblement en Pennsylvanie.)


    The Associate Press : “ Donald Trump has been escorted off the stage by Secret Services during a rally after loud noise ring out in the crowd.” (Donald Trump a été escorté hors de la scène par les services secrets pendant son rassemblement, après qu’un grand bruit ait retenti dans la foule)


    CNN : “ Secret Services rush Trump off stage after he falls at rally.” (Les services secrets font sortir Trump de la scène après sa chute au rassemblement.)


    MSNBC : ” Trump taken away after loud noises at rally.” (Trump emmené, après de forts bruits au rassemblement)


    Ces titres, bien qu’ils décrivent apparemment et incontestablement ce qui s’est passé, créent un récit dans lequel il nous semble manquer quelques mots clés (d’après N. Chomsky) qui permettraient de comprendre correctement l’événement :


    1.  Tir (est remplacé par le mot “bruit”).

    2. Tentative de meurtre (jamais envisagée)

    3. Trump est présenté dans un rôle purement passif, celui d’un homme poussé, tiré, forcé à quitter la scène par les services secrets, qui sont clairement présentés comme les protagonistes incontestés (leur efficacité a été décrite par d’anciens membres de la CIA comme Larry Johnson et Ray McGovern comme «incompétente» pour ne pas dire plus).


    Lorsque les termes clés d’un récit sont « omis ou minimisés » sous prétexte d’« objectivité », on peut trouver des descriptions « scientifiques » du type suivant : « Dans une église, les gens crient et grattent le ventre d’un chat avec des crins de cheval  » : de quoi s’agit-il : d’un rituel satanique ou d’une représentation de la “Passion selon Saint Matthieu” de Bach ?


    Lorsque le prisme de la description d’un événement est trop réduit ou trop amplifié, c’est souvent dans le but évident d’éviter une discussion concrète et rationnelle sur une question gênante, et d’ainsi créer un environnement propice à la surexposition émotionnelle.


    En particulier, le fait d’éviter le mot “assassinat” prive ce qui s’est passé de sa structure ontologique . En réalité, il s’agissait de l’anéantissement d’une possible incarnation du pouvoir, la transformation de Donald Trump en incarnation de ”l’esprit américain”.


    Or, il va prendre cette place par sa réaction instinctive, à travers son geste immédiat en levant le poing et incitant ainsi ses partisans à  “Lutter, lutter et lutter encore!”.


    Ainsi, nous devons comprendre la tentative d’assassinat d’A. Dugin comme la volonté de détruire celui qui était perçu comme l’incarnation de l’opposition au “néolibéralisme” et qui œuvrait pour la résurrection de l’idée impériale nationale russe que Poutine représente.


    De même que réduire “la Passion selon saint Matthieu” de Bach, à des personnes qui hurlent et grattent les tripes des chats avec des crins de queue de cheval, n’est pas seulement une destruction de l’intégrité de la perception d’une œuvre musicale en tant que telle, mais une méconnaissance totale de l’aspect sacré de cette pièce musicale, et de sa fonction qui vise à établir une forme de relation avec le Divin, en quelque sorte « Une demi-vérité est un mensonge complet » (proverbe juif).


    Nous pouvons donc “travailler sereinement”en toute sécurité dans le cadre des paramètres décrits par Orwell dans »1984″:

    « La guerre, c’est la paix »

    « La liberté, c’est l’esclavage »

    « L’ignorance est une force ».


    À suivre


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