Avec la croissance galopante des données informatisées et de l’intelligence artificielle, la concurrence entre les superpuissances s’intensifie. Dans le parc technologique de Nusajaya en Malaisie, à seulement 15 kilomètres de la frontière avec Singapour, une bataille pour le contrôle de l’infrastructure de l’internet est en cours. Malgré le renforcement de présence militaire américain en Asie, les États-Unis risquent d’être dépassés dans la rivalité numérique.
Le contrôle des centres de données, des câbles sous-marins et des réseaux informatiques devient un élément clé de cette lutte. Les États-Unis ont longtemps dominé les infrastructures de communication. Mais la Chine a considérablement accru son autonomie technologique au cours de la dernière décennie. En Asie, les infrastructures de deux pays cohabitent et créent une concurrence franche. Par exemple, en Thaïlande et aux Philippines, l’informatique en nuage est contrôlée par des entreprises chinoises, tandis que l’Australie, l’Inde et la Corée du Sud s’appuient fortement sur des systèmes américains.
Des entreprises chinoises telles qu’Alibaba sont déjà très présentes dans la région, ayant ouvert des centres de données dans neuf pays asiatiques. La demande sur les centres de données devrait augmenter de 39 % cette année, et le trafic mobile en Asie pourrait quadrupler d’ici à 2030. En même temps, la sécurité des données devient une préoccupation majeure. Les lois chinoises exigeant que les entreprises transmettent des données au gouvernement. Cela a suscité des inquiétudes dans de nombreux pays.
Les États-Unis se sont efforcés de limiter l’influence de la Chine en imposant des restrictions sur les puces de haute technologie et en bloquant certains projets de câbles sous-marins. Certains pays, comme le Japon et l’Australie, ont également commencé à restreindre les activités des entreprises chinoises, invoquant des menaces pour leur souveraineté.
En attendant, de nombreux pays continuent d’hésiter entre les deux superpuissances. Malgré les risques liés à l’utilisation des infrastructures chinoises, de nombreux pays ne sont pas pressés de refuser de coopérer avec la Chine, estimant que tous sont espionnés, y compris par les États-Unis. Avec le développement numérique accéléré de l’Asie, les pays doivent réaliser que leur engagement envers l’une ou l’autre partie peut être ancré dans leur infrastructure. Une décision à prendre en toute connaissance de cause.