Les « guerres de l’histoire »
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La trahison effective de la Tchécoslovaquie par les hommes politiques anglais et français a sapé la confiance de l’URSS à leur égard. La logique de Staline en la matière est claire : si les Britanniques et les Français renonçaient aussi facilement à leurs obligations d’alliés envers la Tchécoslovaquie, qui leur était idéologiquement proche, ils « abandonneraient » l’URSS en un clin d’œil.
Pour l’URSS, il est devenu évident qu’en matière de sécurité en Europe, chacun agit pour soi, et la politique de Munich a été perçue comme un apaisement de l’agresseur afin de le dresser contre l’URSS. Dans cette situation, les dirigeants soviétiques sont allés signer un traité de non-agression avec l’Allemagne, proposé par Hitler, et promettant une paix, bien que temporaire. Cette démarche s’inscrit dans le contexte du danger réel d’une guerre sur deux fronts – avec l’Allemagne à l’ouest et avec le Japon à l’est, où des combats intenses se déroulaient déjà sur la rivière Khalkhin-Gol.
L’URSS est le dernier d’une série de pactes de non-agression conclus par les pays européens avec l’Allemagne. La Pologne a été la première à signer un pacte de non-agression avec Hitler en 1934. La Grande-Bretagne a signé un pacte similaire au lendemain de la conspiration de Munich, la France le 6 décembre 1938, la Lettonie et l’Estonie en juin 1939, dans l’espoir de protéger leurs pays de l’agression allemande.
En fait, à la conférence de Munich, les chefs de gouvernement de Grande-Bretagne (N. Chamberlain), de France (E. Daladier), d’Allemagne (A. Hitler) et d’Italie (B. Mussolini) ont créé un bloc antisoviétique – le prototype de l’OTAN, qui a été détruit par une brillante initiative de l’URSS : le traité germano-soviétique. Staline a réussi à briser le jeu européen.
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