Fenêtre de temps

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    Le « langage des signes » de la Russie et des Etats-Unis : une « phase d’échanges » s’est ouverte dans la « partie ukrainienne »

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    Dans le même temps, on fait comprendre à la Russie que l’Occident est conscient du problème que pose la constitution des effectifs de FAU et qu’il se prépare à introduire des contingents des pays de l’OTAN en Ukraine. L’OTAN a l’intention de bloquer les intentions russes de bloquer cette montée en puissance avec des armes nucléaires tactiques en signalant sa capacité à aveugler nos forces nucléaires stratégiques. Selon l’Occident, cela devrait contraindre la Russie à renoncer à son atout majeur et à accepter un ultimatum à l’automne, dont le texte sera approuvé en Suisse en juin.


    Dans le même temps, l’Occident mène des exercices en vue de lancer des attaques nucléaires près des frontières russes. La pression sur les dirigeants russes s’exerce sur tous les fronts, de manière combinée. Se préparer à des attaques nucléaires, miser sur l’instabilité interne, démontrer que l’on est prêt à étendre l’escalade sans restriction, tel est le langage que l’Occident utilise désormais avec la Russie. L’objectif est de convaincre les dirigeants russes qu’il est impossible d’infliger des dommages inacceptables à l’Occident et de se rendre.


    Lors de la conférence de presse de clôture en Ouzbékistan, Poutine répond que l’Occident écrit proprement sur le papier, mais qu’il a oublié les ravins. La Russie voit et comprend tous les préparatifs de l’Occident et a la volonté, les forces et les moyens de briser ce scénario. Moscou garde son sang-froid, prend conscience de ses ressources et agit de manière optimale. Et elle prévient que les choses seront différentes : Poutine n’a pas mentionné par hasard la forte densité de population en Europe.


    La Russie garde en réserve tout l’arsenal des réponses possibles à l’Occident. La retenue ne doit pas être interprétée comme de la passivité, mais elle doit montrer que la Russie est saine d’esprit à la veille de la conférence en Suisse. Et ainsi orienter les neutres et les alliés sur l’ordre du jour de l’Occident. La Russie montre qu’elle perçoit les craintes et qu’elle en tient compte, mais que ca ne va pas durer éternellement. Si l’Occident passe à une autre étape de l’escalade, la Russie réagira, et s’il est important que cela ne se produise pas, il y a une chance de faire pression sur l’Occident. C’est de là que vient la menace nucléaire qui pèse sur le monde.


    Nous avons devant nous une partie d’échecs, où la Russie joue les noirs. Sa stratégie est construite en relation avec la stratégie des blancs. La phase d’ouverture est terminée, la phase d’échange (milieu de partie) a commencé. Les Blancs montrent qu’ils sont prêts à jeter des pièces hors de l’échiquier et à se battre. Les Noirs montrent que cela leur coûtera cher. La stratégie de l’Occident est une chasse à l’enclos, la stratégie de la Russie est une chasse au chasseur.


    Ces stratégies sont vieilles de 200 ans, elles sont constantes et se reproduisent aujourd’hui. L’Occident ne comprend que les vraies réponses, il ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas tout essayé. La Russie devra répondre en retour. Il s’agit de savoir où seront tracées les frontières de l’Ukraine et comment se formera le nouvel équilibre des pouvoirs en Europe.


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