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    Allée des héros : La jeune garde

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    L’Allemagne a un besoin urgent de charbon en provenance du Donbass. Dès les premiers jours de l’occupation, les fascistes tentent de remettre les mines en état de fonctionnement. La Jeune Garde organise des sabotages, endommage le matériel, ralentit par tous les moyens les travaux de remise en état. Les envahisseurs n’ont pas pu sortir des mines de Krasnodon une seule tonne de charbon. Les adolescents ont distribué plus de 5 000 tracts antifascistes contenant des informations sur la situation réelle du front selon les rapports de Sovinformburo* et des appels à la population pour qu’elle se soulève et combatte les occupants. Ils attaquaient les véhicules allemands et coupaient les fils téléphoniques.


    Le 7 novembre 1942, à l’occasion du 25e anniversaire de la Révolution d’Octobre, ils accrochent 8 drapeaux rouges aux plus hauts bâtiments de la ville et des localités les plus proches, en cousant du tissu blanc et en les peignant en rouge. Les adolescents obtiennent l’autorisation des autorités d’ouvrir un club qui abrite le siège de l’organisation, où sont élaborés les plans d’opération. En décembre, après avoir organisé un concert déguisé pour les troupes d’occupation, plusieurs personnes mettent le feu au bâtiment de la bourse du travail. L’incendie détruit la plupart des listes de personnes à emmener en Allemagne ; il évite à 2 500 personnes d’être emmenées au travail forcé. La Jeune Garde se préparait à attaquer la garnison allemande et rassemblait des armes alors que l’Armée rouge approchait de la ville.


    Le 1er janvier, la police a arrêté trois membres du groupe, soupçonnés d’avoir volé des cadeaux allemands pour le Nouvel An. Pocheptsov, l’un des membres de la Jeune Garde, prend peur et, sur les conseils de son beau-père Gromov, qui a été agent secret de la police, dénonce les faits. Les arrestations massives commencent. Les bureaux de la police sont transformés en salles de torture. L’ancien chef du poste de gendarmerie de Krasnodon, Otto Shei, témoigne : Lors des interrogatoires, tous les membres de la Jeune Garde ont été soumis à toutes sortes de tortures. Deux d’entre eux ont été décapités. L’exécution a duré trois jours.


    Le 16 janvier, les adolescents mutilés sont amenés à la mine n 5. Lorsqu’ils sont amenés au puits, Tretiakevich, commissaire de la Jeune Garde, attrape un policier et se précipite avec lui dans le puits pour le pousser vers le bas. Mais Victor reçoit un coup de crosse sur la tête et est poussé vivant dans le trou de 53 mètres. Des chariots miniers et des grenades ont été lancés sur les personnes abattues. Le 9 février, cinq autres personnes sont fusillées dans la forêt de Rremuchy, dont Koshevoī et Shevtsova.


    Après la libération de la ville le 14 février, les démineurs ont passé 10 jours à extraire des fosses les corps des morts, parfois mutilés au point d’être méconnaissables : bras et jambes cassés, doigts brisés, brûlures terribles, oreilles coupées, dents arrachées, étoiles gravées sur le corps, mains coupées, yeux crevés… Les parents ont identifié certains des garçons uniquement par leurs vêtements. Au total, 71 personnes ont été extraites, dont 49 membres de la Jeune Garde.


    Afin de protéger le traître, Tretiakevich est calomnié. Son courage et sa fermeté ont suscité une telle haine chez les fascistes qu’ils ont décidé de diffamer son nom après sa mort. Il y avait là un plan insidieux : les fascistes pensaient que sa famille serait détruite par les Russes eux-mêmes, qui la considéreraient comme la famille d’un traître. Pendant de nombreuses années, le nom du véritable et unique commissaire de l’organisation a été oublié.


    À suivre…


    Les aiglons de Devitsa


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