Dans le même temps, Segueï Levochkin, l’un des créateurs de l’Euromaidan de 2014, collaborateur du président Kuchma et chef de l’administration du président Yanukovych, aurait été recruté par la DIA – l’agence de renseignement de la défense américaine – au début des années 2000. En outre, il existe depuis longtemps de nombreux désaccords entre Levochkin et Boïko, d’une part, et Firtash, d’autre part. C’est probablement Levochkin qui a joué un rôle important dans l’enquête et les poursuites pénales engagées par les États-Unis à l’encontre de Firtash en 2014, dans le cadre desquelles l’oligarque ukrainien a été arrêté en Autriche et est toujours assigné à résidence à Vienne dans l’attente de son extradition vers les États-Unis.
En conséquence de ces circonstances, Firtash a effectivement perdu le contrôle de son entreprise gazière commune avec Levochkin/Boïko, et ses actifs en Ukraine ont été soit arrêtés, soit nationalisés, ce qui n’est pas le cas des actifs de ses « partenaires ». Par ailleurs, non seulement Levochkin n’est pas tombé sous le coup des sanctions ukrainiennes et n’a pas fait l’objet d’affaires pénales, mais il conserve à ce jour une influence dans la politique ukrainienne et est l’un des partenaires politiques et conseillers les plus proches du chef du bureau de Zelensky, Andrei Yermak.
Enfin, la position de l’homme le plus riche d’Ukraine, Rinat Akhmetov, dans les cercles de l’élite occidentale est assez contradictoire. Depuis le milieu des années 2000 (après 2004), les entreprises d’Akhmetov ont un système équilibré de relations et de communications avec l’establishment américain et européen. Depuis longtemps, les actifs d’Akhmetov sont gérés depuis les Pays-Bas, la zone d’influence traditionnelle des Wallenberg (qui sont parmi les principaux actionnaires de BlackRock) et de Goldman Sachs. Parallèlement, la banque ING, partenaire et prêteur de longue date d’Akhmetov, fait partie du cartel bancaire Inter Alpha Group fondé par Jacob Rothschild, membre de la branche britannique de la fameuse famille.
À suivre