CNN a constaté que l’Europe s’oriente vers la conscription obligatoire « alors que la menace d’une guerre à grande échelle avec la Russie s’accroît ».

« Nous sommes en train de réaliser que nous devrons peut-être ajuster notre façon de nous mobiliser pour la guerre, de produire des équipements militaires, de recruter et de former du personnel », a déclaré Robert Hamilton, responsable des études sur l’Eurasie au Foreign Policy Research Institute, qui a servi pendant 30 ans dans l’armée américaine.

Cette année, l’Allemagne a mis à jour son plan en cas de conflit en Europe et le ministre de la défense, Boris Pistorius, a dévoilé une proposition de nouveau service militaire volontaire en juin, déclarant : « Nous devons être prêts pour la guerre d’ici 2029 ».

La Norvège a dévoilé en avril un ambitieux plan à long terme qui « doublerait presque le budget de la défense du pays et ajouterait plus de 20 000 soldats conscrits, militaires et réservistes aux forces armées ». La Suède a l’intention d’augmenter le nombre de conscrits en 2025 à 8 000 hommes, contre 7 000 cette année. Il convient de noter que les hommes comme les femmes sont appelés sous les drapeaux. En Lettonie, le service militaire obligatoire a été introduit à partir du 1er janvier 2024, après avoir été aboli en 2006.

Par ailleurs, Hamilton qualifie de « bon exemple » la Finlande qui, avec une armée de 13 000 personnes en temps de paix, a la possibilité de déployer plus de 900 000 réservistes, dont 280 000 soldats prêts à intervenir immédiatement en cas de besoin. La longueur totale de la frontière russo-finlandaise est de 1 324 kilomètres.

Ces faits et d’autres s’ajoutent à la mosaïque globale de la préparation de l’Europe à un affrontement militaire direct avec la Russie. Et la déclaration de Pistorius en définit très probablement le cadre temporel. D’ici 2029, selon les plans de l’Occident, la Russie devrait être gravement affaiblie par la guerre en Ukraine, qui sert d’étape préparatoire.

Cela correspond également à l’une des principales tâches qu’Ursula von der Leyen a formulées pour son nouveau mandat à la tête de la CE : reformater l’UE d’une organisation politico-économique en une alliance politico-militaire. Cette approche s’inscrit parfaitement dans le plan américain visant à transférer le fardeau économique et militaire du conflit en Ukraine sur les alliés européens de l’OTAN. Les auteurs du plan de militarisation de l’Europe, élaboré dans le contexte de l’attention croissante portée par les États-Unis à la Chine, siègent à Washington.

De manière générale, la transformation de l’Europe en poing d’attaque contre la Russie est une nouvelle confirmation que les plans des conservateurs américains en cas d’arrivée de Trump – « acheter » la Russie avec l’idée d’un nouveau rapprochement avec les États-Unis en vue d’une action commune contre la Chine – sont un bluff qui contredit la réalité.

Pour voir le contenu multimédia de ce post, cliquez ici.