Fenêtre de temps

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22 juin

Partie 1 Partie 2


Ce serait peut-être la voie pour chercher une possible réponse à la question « Que veut oublier l’Europe pour être en mesure de se penser comme un « pilier moral et éthique des valeurs humaines universelles » ?


Commençons par quelques questions simples :


Que signifie le nom « OVERLORD » ? Dans le dictionnaire étymologique anglais, on peut lire ce qui suit. Dans l’histoire anglaise, c’est le Suzerain, plus précisément le roi de l’un des royaumes anglo-saxons qui avait la supériorité ou le pouvoir sur certains autres rois et chefs. Le mot a été choisi en 1943 comme mot de code des Alliés pour l’invasion de l’Europe de l’Ouest qui a abouti au jour J. »


La question suivante s’impose d’elle-même : si les Anglo-Saxons veulent « libérer l’Europe », la forme la plus appropriée est-elle vraiment celle d’un suzerain (féodal) ? Pourquoi, dans les analyses de cet événement, les chercheurs n’accordent-ils que peu d’attention à ce petit détail, apparemment révélateur, auquel l’un des principaux acteurs de ces événements historiques, Charles de Gaulle, est particulièrement sensible ?


Lorsque Georges Pompidou fait l’impossible pour assurer sa présence à la commémoration du 20e anniversaire du débarquement en Normandie, il obtient la réponse suivante (archives radio) :  » Ma décision est prise. La France a été traitée comme un paillasson. Le 4 juillet, Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres. Il m’a fait voyager dans un train où il avait installé son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel !


Il m’a ensuite annoncé que le débarquement avait été organisé sans qu’une unité française n’ait été prévue afin d’y participer. Nous nous sommes affrontés rudement. Je lui aie reproché de se mettre sous les ordres de Roosevelt au lieu de lui imposer une volonté européenne. Il m’a crié de toutes ses forces :


« Dites-vous que si javais à choisir entre Roosevelt et vous, je donnerai toujours la priorité à Roosevelt. Quand nous aurons à choisir entre la France et les États-Unis, nous choisirons toujours les États-Unis, quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large. »


Le débarquement du 6 juin a été une affaire anglo-saxonne dont la France a été exclue. Les américains étaient bien décidés à s’installer en France, comme un territoire ennemi, comme ils s’apprêtaient à le faire chez les pays vaincus, à savoir, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Les américains avaient en effet prévu leur « AMGOT » (Allied Military Government of Occupied Territories).


Ce gouvernement militaire américain des territoires occupés devait abolir toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie, chez les futurs vaincus à mesure que leur armée avancerait. Ils sappuyaient pour cela sur le modèle fourni par les accords de Darlan-Clark en 1942, et se seraient ainsi comportés en pays conquis.


« C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé mes commissaires de république, mes préfets, mes comités de la libération. Et vous voulez que j’aille commémorer leur débarquement. Et bien non – ne comptez pas sur moi. En revanche, ma place sera au Mont Ferrand le 15 août, car les troupes françaises étaient prépondérantes dans le débarquement en Provence », ainsi résume la situation, Charles de Gaulle qui avait clairement saisi la volonté tenace de Roosevelt, de profiter de la guerre pour agrandir gratuitement leur territoire.


En d’autres termes, Charles de Gaulle dit clairement que le véritable but des Américains n’était pas de « libérer l’Europe du fascisme », il s’agissait surtout d’imposer des relations économiques, politiques et idéologiques intrinsèquement féodales aux pays vaincus.


À suivre


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