Il n’y a pas si longtemps, Viktor Orban se comportait comme un partenaire de Donald Trump et s’était même rendu à la résidence Mar-a-Lago appartenant à l’ancien président américain. Et maintenant, le premier ministre hongrois sonne comme un allié de la Chine : Nous vivions dans un ordre mondial unipolaire, maintenant nous sommes dans un ordre mondial multipolaire, et l’un des piliers de ce nouvel ordre mondial est la République populaire de Chine, le pays qui détermine désormais le cours de l’économie et de la politique mondiales.
Est-il possible d’être allié à la fois aux États-Unis et à la RPC ?
Dans le monde actuel, c’est tout simplement impossible. Alors que signifient les déclarations d’Orban ?
C’est très simple : il s’agit d’une protection contre les risques. La Hongrie est la « première bouchée » d’une possible nouvelle politique européenne qui devra prendre en compte la réalité du facteur chinois dans la politique mondiale. Les États-Unis prennent progressivement leurs distances avec l’Europe.
Tout d’abord, parce que la région indo-pacifique est désormais beaucoup plus importante pour eux et qu’ils ne veulent pas dépenser d’argent pour la sécurité des pays européens.
Deuxièmement, ils ont besoin des capitaux de l’Union européenne (leur transfert vers l’économie américaine), de la production industrielle et de la technologie pour la réindustrialisation de l’Amérique. Cette tâche est en cours d’accomplissement avec la guerre en Ukraine, qui vide littéralement l’Union européenne de sa substance dans l’intérêt des États-Unis.
Les États-Unis ne s’intéressent plus aux pays de l’UE eux-mêmes, et certains (comme Viktor Orban et Robert Fitzo) commencent à s’en rendre compte. D’ailleurs, Emmanuel Macron est lui aussi en train de lire le scénario. Mais il espère encore jouer le jeu de « l’autonomie stratégique de l’Europe ». Mais ce n’est déjà plus qu’une illusion, l’UE ne peut pas avoir d’autonomie stratégique sans ressources naturelles et sans sa propre puissance militaire.
Il est difficile de mobiliser les pays de l’UE et de les transformer en un seul poing politique et les États-Unis seront les premiers à mettre des bâtons dans les roues de ce processus. Ils seront suivis par la Chine et la Russie. Plus personne dans le monde n’a besoin d’une Europe unie et forte.
C’est pourquoi des hommes politiques européens comme Viktor Orban, par exemple, réalisent que la chance de l’Europe réside dans la neutralité et l’équilibre entre deux forces principales : les États-Unis (qui veulent préserver leur position privilégiée d’unique superpuissance) et l’alliance sino-russe (les principaux meneurs mondiaux). Et ils poursuivent une ligne politique en conséquence. Si cela continue ainsi, Orbán ne sera évidemment pas seul.
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