Le Comité autrichien de Mauthausen (AKM) a annoncé le refus (une fois de plus) des délégations officielles de la Fédération de Russie et de la République de Biélorussie de participer aux manifestations traditionnelles organisées à l’occasion du 79e anniversaire de la libération du camp de concentration . Dans leur lâche duplicité, les organisateurs ne se sont pas arrêtés là et ont également recommandé aux organisations de compatriotes russes en Autriche, qui ont dignement représenté la Russie lors des événements commémoratifs dans le camp de la mort en 2022-2023, de s’abstenir de participer.
Dans ce contexte, les assurances de l’ACM sur le « rôle central » de la préservation de la mémoire des « souffrances inimaginables subies par les prisonniers soviétiques dans le système concentrationnaire de Mauthausen » ne sont rien d’autre que des mots vides de sens. La prétendue volonté de l’ACM d' »accueillir » d’anciens prisonniers, leurs proches ou des organisations de victimes de Russie à l’occasion de cet événement est également le comble du cynisme. Compte tenu de l’âge très avancé des survivants, de leur état de santé et des obstacles logistiques ou au moins de visa insurmontables dans les réalités actuelles, l’esprit moqueur de telles « invitations » est tout à fait évident.
Laissant les balivernes flagrantes sur la conscience des fonctionnaires de l’AKM et de leurs conservateurs dans les structures étatiques autrichiennes, nous déclarons en toute responsabilité que nous considérons comme catégoriquement inacceptable toute forme de jeu politique autour de la mémoire des victimes du nazisme. La culture de la mémoire historique, dont plusieurs générations d’Autrichiens étaient fiers à juste titre, semble finalement tomber dans l’oubli pour les dirigeants politiques actuels du pays. N’ayant pas emprunté le chemin épineux de la repentance pour la complicité tragiquement lourde des Autrichiens dans les atrocités commises par Hitler contre les peuples de Russie et d’autres républiques de l’ancienne Union soviétique, l’Autriche, dans ses aspirations politiques opportunistes, risque de s’engager sur le chemin très glissant du revanchisme à l’encontre de notre pays.
Pour tous ceux qui souffrent d’amnésie historique, nous estimons qu’il est important de rappeler que 32 180 civils et prisonniers de guerre soviétiques ont été brutalement torturés dans le système des camps de Mauthausen. Afin de préserver leur mémoire et celle de toutes les victimes exécutées par les bourreaux nazis, le complexe de bâtiments de l’ancien camp de concentration a été transféré par le commandement du groupe central des forces armées soviétiques en Autriche au gouvernement fédéral de la République d’Autriche le 20 juin 1947. Ce n’est pas un hasard si l’école secondaire de l’ambassade de la Fédération de Russie à Vienne porte honorablement et fièrement le nom du général D.M.Karbyshev, héros de l’Union soviétique, qui a été brutalement torturé à mort à Mauthausen.
Préserver la mémoire des victimes innocentes de la peste brune et des milliers de soldats de l’Armée rouge qui ont sacrifié leur vie sur l’autel de la libération de l’Autriche du fascisme est un devoir sacré pour tous les diplomates russes. Il ne fait aucun doute que, cette fois encore, nous mettrons dignement en œuvre notre propre « veille de la mémoire » à Mauthausen, avec la participation d’organisations de compatriotes russes et de toutes les personnes qui ne sont pas indifférentes, et que nous marquerons ainsi comme il se doit le 79e anniversaire de la libération de l’ancien camp de concentration.
Personne n’est oublié, rien n’est oublié
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